Ascension
ÉDITORIAL
Le Carême : quelle conversion ?
Nous entrons ce mois-ci en Carême lors du culte du mercredi des Cendres, le 5 mars. Peut-être est-il bon de se rappeler le sens de cette période de quarante jours qui nous préparent aux célébrations pascales.
Traditionnellement, c’est un temps où, durant la semaine, les chrétiens sont invités à se détacher des biens matériels et à une certaine sobriété pendant les repas. Par le jeûne et les exercices spirituels (prières, offices plus nombreux etc.), le temps du Carême ressemble à s’y méprendre à bien d’autres temps présents dans d’autres religions. Mais il faut nous souvenir que le Carême n’est qu’un exercice proposé par l’Église, que celle-ci ne saurait imposer comme une obligation pour le chrétien. Notre foi ne doit pas se figer en une religion tenant en une ribambelle d’interdits et de tabous (cf. Colossiens 2, 20-23). Au contraire, le Christ nous délivre de la nécessité de faire notre salut par le moyen d’une discipline : nous n’avons que le secours de sa grâce devant Dieu ! Comme nous le chantons souvent : Quand la grandeur de nos offenses / Écarterait tous les soutiens, / Je ne pourrais, pour ma défense / Que prononcer un nom : le tien. Bien loin de nous imposer une foule d’exercices pénibles, le Christ nous délivre des obligations religieuses que l’homme érige comme nécessaires. Il nous offre une liberté à nulle autre pareille : nous n’avons rien à faire pour être agréable à Dieu, nous n’avons qu’à nous reposer en Jésus-Christ qui, lui, à tout accompli ! (cf. Jean 19, 30)
Faut-il donc congédier le Carême comme le fit jadis Zwingli ? Cela a pu, autrefois, être un geste salutaire lorsque l’Église traditionnelle mettait un joug pesant sur les consciences. Mais aujourd’hui, dans un monde de surconsommation et de surproduction, ne peut-on pas développer une ascèse qui, au lieu de nous tourner vers nous et notre petite personne, vise à nous ouvrir à l’autre qui manque ? C’est en tout cas ce que l’Esprit Saint dit dans le livre du Prophète Esaïe : Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libre les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug ; Ne te détourne pas de ton semblable… (cf. Esaïe 58, 6-7)Voici le sens du Carême : se priver pour donner, se limiter pour partager, se détourner de soi pour écouter son frère.
Pensons-nous que cette conversion se produira en nous sans que nous n’ayons rien à faire ? Bien sûr que non ! Pensons-nous que nous pourrons ainsi nous ouvrir à Dieu et aux frères qu’Il nous donne par nos propres efforts ? Bien sûr que non ! Que faire alors ? Cesser de vouloir nous amender par nous-mêmes et laisser l’Esprit Saint le faire en nous. Comment ? En nous exposant à la Parole de Dieu, en nous attachant à Jésus-Christ. Laisser Dieu agir en moi plutôt que de vouloir, encore et toujours, tout maîtriser : n’est-ce pas là une conversion dont nous avons tous besoin ? N’y a-t-il pas là un travail à faire ? Oui, mais c’est l’œuvre de Dieu en nous ! Il faut bien quarante jours pour commencer à l’accepter… Bon Carême !
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