EDITO du Pasteur – Octobre 2025

REPRENDRE LE RYTHME ?

La rentrée est une question de souffle : il faut reprendre le « rythme » et tenir la cadence.
Pour ce faire, prendre de l’air au bon moment, se ménager des temps de respiration, ne pas
rester « sous l’eau » trop longtemps… Or cette question du rythme et de la respiration interroge
notre liberté : qui impose la cadence de mon existence ? et même : Quels contremaîtres ai-je
laissés, tacitement, battre la mesure de mes journées ?

Pour nous, chrétiens, la question n’est pas d’abord celle du confort ou du plaisir. Certes, il faut
savoir articuler – et c’est un art difficile – repos, loisir et travail – et se tirer de situations impossibles
si l’occasion se présente ! (« si tu peux devenir libre, profites-en », 1 Corinthiens 7, 21) Mais nous
savons que le travail et l’activité sont aussi une vocation que le Seigneur donne et un service
qu’Il veut que nous rendions aux hommes.

Quelle est donc l’articulation fondamentale qui puisse structurer nos rythmes en cette rentrée ?
Le thème de la respiration nous oriente vers la prière – « respiration de l’âme » selon l’image des
Pères de l’Église. Savoir inspirer et expirer dans la présence du Seigneur, appelez sur nous son
souffle divin – le Saint-Esprit – et laisser Celui-ci, comme au premier jour de la création (Genèse
1, 2), organiser et ordonner nos semaines qui ressemblent parfois à un véritable tohu-bohu…

Faire sa rentrée et reprendre le rythme, c’est ainsi « racheter le temps » (Éphésiens 5, 16) : en en
donnant d’abord au Seigneur dans la prière, la lecture de sa Parole, le chant d’un cantique
etc. Lui donner du temps : non pas comme un (énième ?) moment « pour nous » mais bien
comme un temps pour Lui (je force l’opposition pour montrer la conversion qui nous attend).

Donner et même « sacrifier » la ressource qui nous échappe le plus, dans la confiance, pour
suivre ensuite le Christ dans notre travail et nos activités. Nous serons alors conduits à un
paradoxe de la vie spirituelle : se tenir immobile, sans rien faire, dans l’écoute passive de la
Parole de Dieu nous donnera un formidable élan pour agir, travailler et servir ! Le temps que
nous aurons « dépensé » dans la présence de Dieu sera multiplié, comme les cinq pains et les
deux poissons du petit garçon de l’évangile, pour que nous puissions aussi accomplir nos tâches
mais, cette fois-ci, dans l’action de grâce et la joie ! Écoutez le Dr Luther qui disait au début
d’une journée difficile : « Aujourd’hui, j’ai tellement de choses à faire que je dois d’abord
consacrer deux à trois heures à la prière »
!

Pasteur Timothée Gestin

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