EDITO Juillet 25

RESTER CHRETIEN SOUS LE SOLEIL ?

Autrefois, avec l’avènement des congés payés puis le surgissement des loisirs et des divertissements, certains pasteurs ont pu nourrir quelques inquiétudes : il ne faudrait tout de même pas que les chrétiens cessent de l’être pendant la parenthèse enchantée de l’été…
alors ils invitaient à trouver un temple ou une église proche de son lieu de vacances, ils donnaient une liste de lectures bibliques, rappelaient que les chrétiens protestants peuvent aussi célébrer un culte familial autour de la lecture et du chant. Autant de choses qui – sans l’inquiétude de jadis – peuvent encore aujourd’hui nous nourrir. Faisons dans nos valises, si nous avons la chance de partir, une place pour une Bible de voyage et un recueil et goûtons ce
plaisir de se savoir accompagner de Dieu où que nous allions !
 
Mais, aujourd’hui, la question se pose à frais nouveau : cesserons-nous d’être chrétiens sous le soleil de l’été ? Car notre soleil n’est plus toujours le doux soleil de la détente mais, trop souvent, celui de la canicule, qui assomme plus qu’il n’enchante et qui détruit plus qu’il n’épanouit…
Assaillis des nouvelles de ce réchauffement climatique nous pourrions être tentés de focaliser nos regards sur ce monde qui dépérit et surchauffe. Est-ce là un regard chrétien ? Le chrétien est-il celui qui, mi-effrayé mi-supérieur, scrute les signes annonciateurs de l’apocalypse ?
 
Rien n’est moins sûr, car le Christ a changé notre horizon. Par la foi, nous croyons qu’en dépit des épreuves et des catastrophes, un autre monde vient et que, déjà, le Royaume de Dieu s’approche. C’est sur ce monde et cette « Cité » qu’il nous faut concentrer nos regards dans une attente faite d’espérance. Et ainsi, au lieu de recueillir dans notre angoisse les signes d’un effondrement, prêter attention à tout ce qui, dans notre monde et notre expérience
quotidienne, participe déjà du monde à venir et de la réalité divine. Déceler, par une conversion du regard, ce qui a valeur d’éternité : un instant de paix, un temps d’espérance, la beauté d’un paysage, la vérité d’une relation d’amour ou d’amitié, le coût joyeux du service rendu. Voir aussi dans les souffrances des hommes et l’agonie du monde les gémissements d’une attente. Et ainsi, même sous un soleil de plomb, louer le Seigneur des grâces qu’Il nous fait et témoigner ainsi que le Soleil de Justice, Jésus, brille encore dans les cieux et pour l’éternité
!
 
Bon été à tous !
 
Pasteur Timothée Gestin

Contact